Kamala Harris évite le climat en campagne présidentielle pour ne pas perdre d’électeurs, selon un expert

Présidentielle américaine : le climat absent de la campagne de Kamala Harris par crainte "de faire fuir certains électeurs", selon un spécialiste
          François Gemenne, spécialiste des questions de géopolitique de l'environnement et des migrations, pointe notamment trois raisons majeures pour expliquer l'absence de ce sujet dans la course à la Maison Blanche.

François Gemenne, expert en géopolitique de l’environnement et des migrations, met en lumière trois facteurs clés qui expliquent pourquoi la question n’est pas abordée dans la campagne présidentielle américaine.

Une météo agitée aux États-Unis

Des feux incontrôlables en Californie, des températures caniculaires dans une partie de l’ouest américain et une tempête menaçant d’importantes inondations en Louisiane… La météo aux États-Unis est particulièrement agitée ces derniers jours. Malgré ces événements majeurs, le sujet du climat semble être le grand absent de la course à la Maison Blanche. En effet, lors du débat télévisé opposant Donald Trump et Kamala Harris le 10 septembre, le dérèglement climatique n’a occupé que 2 minutes 30 de temps d’antenne.

Le silence politique autour du climat

« Kamala Harris craint de faire fuir certains électeurs qui pourraient la considérer comme trop pro-environnementaliste », explique François Gemenne, spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement et des migrations. Selon lui, bien que le bilan de Joe Biden soit jugé plutôt bon voire excellent, la candidate estime que le sujet pourrait lui coûter des voix, notamment dans des États clés tels que la Caroline du Nord, l’Ohio ou la Pennsylvanie. En effet, dans ces États, la transition climatique est perçue comme une menace pour l’emploi.

Pourquoi le silence de Kamala Harris sur l’environnement ?

Kamala Harris n’est pas connue pour ses prises de position en faveur de l’environnement. Elle mène une campagne politique au centre et redoute de perdre des voix en se positionnant comme trop engagée sur la question climatique. De plus, l’histoire d’Al Gore, qui avait mené une campagne très écologique en 2000, lui sert de référence pour éviter une telle déconvenue électorale. Enfin, les États industriels clés où se jouera l’élection perçoivent la transition climatique comme une menace pour l’emploi, ce qui pousse Kamala Harris à éviter d’effrayer les électeurs.

A lire aussi  Investissement des collectivités locales pour le climat : objectifs inatteignables dénoncés par l'AMF

Le désintérêt des classes moyennes pour l’environnement

L’environnement ne semble pas mobiliser les classes moyennes, en Amérique comme en Europe. Ce sujet, perçu comme contraignant plutôt que porteur de projet, a tendance à disparaître des débats politiques. Il est devenu un sujet clivant et idéologique, que les candidats évitent d’aborder pour ne pas perdre en popularité.

Le bilan écologique de Joe Biden

Le bilan de Joe Biden en matière d’environnement est jugé positif voire excellent. Son plan d’investissement dans les infrastructures vertes est considéré comme l’un des plus importants du pays. Il est perçu comme un président très écologiste, bien qu’il protège également l’industrie américaine.

Une transition écologique en sourdine

Malgré les incendies ravageurs et autres catastrophes climatiques, une transition écologique se met discrètement en place. De nombreuses industries, y compris aux États-Unis, s’engagent dans la décarbonation de leurs processus industriels. Cependant, le sujet de l’environnement semble avoir disparu des débats politiques, alors que les enjeux climatiques sont de plus en plus urgents.

Source de l’article : Francetvinfo

Articles recommandés

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *